Révolte et justice

, par  C. Barbey

Paix et liberté.
Toute révolte peut avoir une raison légitime.
Mais nombre d’entre elles se perdent à défaut d’être bien exprimées et suivies dans leur évolution, ou parce qu’elles se cristallisent en vains combats.
C’est une large part de notre travail de juriste que de transformer la révolte en justice, non pas ou pas seulement en justice des hommes (des êtres humains) ou la justice institutionnelle ou officielle, mais en justice avec soi-même et dans toutes ses relations ; ce qui par-delà la révolte demande toujours une part de paix et des méthodes de dialogue et de gestion de projet(s) pour pour faire évoluer la situation.
Il est vrai que les personnes sont souvent fragiles et les institutions figées face au progrès et à l’évolution constructive, mais pas toujours. Et c’est là l’essence du dépassement de soi et des circonstances et le début seulement du travail sur les conséquences et sur la planification de la continuité. La plupart des gens savent cela - du moins en partie - par instinct ou par logique, mais il est bon de le rappeler ou de l’exprimer, d’en prendre pleinement connaissance, la justice est un processus participatif, dans lequel la capacité de donner de soi pour que les choses se passent mieux est un des éléments décisifs. L’autre élément étant évidement l’adéquation avec l’état du monde et des possibilités, avec une éthique constructive et ses propres capacités à participer au mieux-être et au progrès de l’humanité.
Entre d’autres termes, dépasse les injustices, certes, mais en étant certain de ne pas aggraver les choses et de les faire évoluer constructivement ; c’est-à-dire pour une part en leur laissant la possibilité de continuer à évoluer.